Réduire le coût des engrais en agriculture de conservation : stratégies efficaces
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Introduction
La flambée des prix des engrais minéraux en 2025 bouleverse l'équilibre économique des exploitations. L'azote, pilier des rendements en grandes cultures, atteint jusqu'à 1,70 € par unité, soit plus de 750 € par tonne d'urée. Dans ce contexte, l'agriculture de conservation offre des leviers puissants pour contenir ces coûts tout en maintenant productivité et durabilité.
Substituer l'engrais minéral par des produits organiques
Le premier levier, immédiatement accessible dans de nombreuses régions, consiste à substituer partiellement les engrais minéraux par des produits résiduaires organiques (PRO).
- Jusqu'à 50 kg N/ha/an économisés, sans perte de rendement.
- Une application de PRO permet aussi de supprimer un passage d'épandage, réduisant les coûts logistiques.
- Bénéfice environnemental : une atténuation carbone de 0,25 MgCO₂e/ha/an.
Selon l’INRAE, l’intégration de PRO peut couvrir une partie importante des besoins en azote des cultures de printemps et d’hiver, surtout quand le fumier ou le digestat est appliqué avant une culture intermédiaire piège à nitrates (CIPAN). En combinant cette approche avec une bonne synchronisation des apports, les pertes sont minimisées et l'efficacité maximale.
Optimiser forme et moment d'apport
L'efficacité de l'azote repose autant sur la forme que sur le moment d'application :
- Les inhibiteurs de nitrification, utilisés avec de l'urée ou des engrais ammoniacaux, réduisent les pertes (volatilisation, lessivage) et abaissent les émissions de protoxyde d’azote.
- Reporter l'apport d'azote à la sortie d'hiver permet de mieux cibler la période de forte assimilation par la plante.
Ces ajustements permettent 10 à 20 kg N/ha/an d'économie, sans impacter le rendement. Leur effet est renforcé si l’on tient compte de la météo (sols ressuyés, absence de pluie forte).
Gérer durablement la fertilité du sol
En agriculture de conservation, les pratiques culturales influencent directement le cycle de l'azote :
- Le semis direct et les TCS améliorent la minéralisation progressive de l'azote.
- Le sol vivant, riche en vers de terre et champignons, limite le lessivage et stabilise l'alimentation azotée des cultures.
Cette approche permet de réduire progressivement les apports de 10 à 30 % par rapport à un itinéraire conventionnel. Les effets deviennent significatifs dès la troisième année de mise en place du système.
Intégrer légumineuses et engrais verts
Les légumineuses et engrais verts offrent une source naturelle d'azote grâce à la fixation biologique :
- 30 à 60 kg N/ha/an restitués à la culture suivante.
- Économie directe de 50 à 100 €/ha/an.
Les CIPAN semés en interculture permettent également de capter jusqu'à 50 kg N/ha à l’automne et de les restituer au printemps, améliorant la nutrition azotée des cultures suivantes.
Exploiter les reliquats azotés
L'analyse des reliquats sortie hiver est une étape clé :
- Un apport organique précédent augmente le reliquat de 12 à 15 kg N/ha.
- Ça représente jusqu'à 50 kg N/ha évités selon la météo et le sol.
Combinée à une analyse de sol et à un PPF adapté, cette pratique permet d’affiner la fertilisation, en évitant le surdosage, générant une économie de 15 à 30 €/ha.
Miser sur la précision et la technologie
Les équipements modernes offrent des gains significatifs :
- Fractionnement et modulation intra-parcellaire : -10 à -20 kg N/ha.
- Pesée embarquée et coupure de tronçons : jusqu'à 15 % d'économie sur la facture d'engrais.
- Réglage fin de l'épandeur : évite jusqu'à 10 % de pertes.
Par exemple, un épandeur mal calibré peut disperser de façon inhomogène l’engrais, induisant des zones surdosées (pertes économiques) et sous-dosées (perte de rendement).
Synthèse : une économie cumulée substantielle
En combinant ces leviers, les exploitations en agriculture de conservation peuvent :
- Réduire de 50 à 100 kg N/ha/an leurs apports.
- Générer une économie de 85 à 170 €/ha/an, à prix 2025.
- Maintenir les rendements et améliorer la résilience de leur système.
Ces résultats sont validés par des travaux de terrain (INRAE, Chambres d’agriculture, FranceAgriMer) et confirment la rentabilité des investissements dans les technologies de pilotage de la fertilisation.
Adoptez une stratégie de pilotage fine avec TerraGrow
Pour intégrer efficacement ces pratiques, le logiciel TerraGrow permet de :
- Gérer les plans de fumure avec les reliquats.
- Suivre les apports organiques et minéraux.
- Visualiser les économies réalisées par parcelle.
Avec TerraGrow, vous bénéficiez d’un outil tout-en-un pour réduire vos coûts d’intrants, respecter les règles de la PAC, et piloter votre exploitation avec précision.
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