Economie
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Engrais agricole : comment calculer votre retour sur investissement culture par culture

Introduction

Dans un contexte économique tendu et de prix des intrants toujours élevés, les exploitants doivent plus que jamais s'assurer que chaque euro investi est rentable. Pour les engrais, le calcul du retour sur investissement (ROI) devient un outil clé d’aide à la décision. Grâce à une approche culture par culture, il est possible d’ajuster les doses, optimiser les formes d’apport, et prioriser les fertilisants à plus forte valeur ajoutée.

Définir et calculer le ROI de vos engrais

Le retour sur investissement des engrais correspond au gain net généré par leur apport par rapport à leur coût. Concrètement, on le calcule en soustrayant le coût de l’engrais de la marge brute supplémentaire qu’il permet de générer, puis en rapportant ce gain au coût initial de l’engrais. Plus ce ratio est élevé, plus l'engrais est considéré comme rentable. Ce calcul permet de comparer les performances économiques des différents types d’engrais selon les cultures, les prix de marché et les rendements obtenus.

Comparaison du ROI selon les cultures majeures

Blé tendre

Avec un rendement moyen de 7,2 t/ha et un apport typique de 180 kg N/ha, le coût d’engrais azoté s’élève à environ 63 €/ha (ammonitrate à 350 €/t). L’apport optimal permet un gain de rendement de 1,5 à 2 t/ha, soit une valorisation brute de 300 à 400 €/ha. Le ROI se situe donc entre 350 % et 500 %.

Maïs grain

Le maïs présente également un ROI élevé : avec un rendement de 9,5 t/ha et une dose d’azote de 140 à 180 kg/ha (coût de 49 à 63 €/ha), le gain potentiel en rendement est de 1,2 à 1,8 t/ha, valorisé à 240-360 €/ha. Le ROI oscille entre 380 % et 500 %.

Colza

Le colza, avec un rendement moyen de 3,2 t/ha et un prix de vente autour de 630 €/t, affiche un ROI parmi les plus élevés. Un apport de 180 kg N/ha (63 €/ha) permet un gain de 0,8 à 1 t/ha, soit 320 à 400 €/ha. Le ROI atteint 400 à 550 %.

Soja et luzerne

Ces cultures fixent naturellement l’azote atmosphérique, ce qui rend l’apport d’engrais azoté souvent inutile, voire contre-productif. Sur soja, le ROI de l’azote est nul. Sur luzerne, le ROI moyen observé sur les engrais phosphatés et potassiques est de 28 %, bien en deçà des grandes cultures à haut rendement.

Exemples pratiques de calcul

Prenons un exemple concret sur blé tendre. Si le coût total des engrais NPK s’élève à 110 euros par hectare, répartis en 63 euros pour l’azote, 27 euros pour le phosphore et 20 euros pour la potasse, et que le gain de rendement obtenu est de 2 tonnes par hectare valorisées à 200 euros la tonne, alors le gain brut est de 400 euros. Le ROI se calcule ainsi : (400 - 110) / 110, soit 263 %. Cela signifie que pour chaque euro investi, l’exploitant dégage 2,63 euros de marge nette.

Ce qui influence le ROI

Le prix des engrais est l’un des premiers facteurs déterminants. En 2025, l’azote coûte en moyenne 330 à 340 €/t, ce qui oblige à bien ajuster les doses. Le prix de vente des cultures influe aussi directement : plus il est élevé, plus l’investissement dans les engrais est rentabilisé. La réponse des cultures à la fertilisation dépend fortement de leur type et de leurs besoins, mais aussi de la nature du sol, de la météo et de l’historique cultural. L’efficacité de la forme d’engrais utilisée entre également en jeu. Par exemple, plusieurs essais ont montré que l’ammonitrate est plus performant que l’urée sur blé et colza. Les engrais organiques, quant à eux, apportent des bénéfices agronomiques à long terme mais génèrent souvent un ROI plus modéré.

Statistiques complémentaires utiles

En 2025, les cours des principales cultures se maintiennent à des niveaux élevés : autour de 350 €/t pour le blé, 340 €/t pour le maïs et 630 €/t pour le colza. L’urée enrobée ne montre pas d’avantage de rendement significatif sur le maïs par rapport à l’urée classique, bien qu’elle permette de réduire les passages au champ. Les essais longue durée sur engrais organiques montrent un gain de rendement de 2 à 13 %, selon le contexte pédoclimatique et le type de culture.

Résumé comparatif des ROI 2024-2025

En résumé, les grandes cultures céréalières et oléagineuses affichent les meilleurs retours sur investissement en fertilisation azotée. Le blé tendre présente un ROI de 350 à 500 %, le maïs grain entre 380 et 500 %, et le colza peut monter jusqu’à 550 %. À l’inverse, le soja n’apporte quasiment aucun ROI sur l’azote, tandis que la luzerne reste faiblement rentable, avec un ROI moyen de 28 % sur les engrais PK.

Conclusion : maximiser votre ROI en 2025

L’usage des engrais reste donc économiquement justifié pour les grandes cultures, à condition de bien calibrer les apports, d’adapter les pratiques aux conditions de chaque parcelle, et de choisir les formes les plus efficaces. TerraGrow vous accompagne dans cette démarche grâce à ses outils de pilotage de la fertilisation, pour maximiser vos marges et garantir la rentabilité de chaque unité d’engrais appliquée.

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