Agronomie
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Engrais verts : une solution rentable pour réduire la facture de fertilisation

Introduction

Face à l'augmentation des coûts des engrais minéraux et aux exigences environnementales croissantes, les agriculteurs cherchent des alternatives durables pour optimiser la fertilisation. Les engrais verts s'imposent comme une solution technique et économique solide. En fixant naturellement l'azote, en enrichissant le sol et en limitant les pertes, ils permettent de réduire significativement la facture d'engrais tout en préservant, voire améliorant, les rendements. Cet article détaille les apports chiffrés, les coûts d'implantation, les économies réalisables et les avantages agronomiques de cette stratégie.

1. Engrais verts et apport en azote : un substitut naturel efficace

Les engrais verts, en particulier les légumineuses comme le trèfle rouge, la vesce ou le pois fourrager, fixent l’azote atmosphérique grâce à la symbiose avec les rhizobiums. Cette capacité permet une restitution d'azote disponible pour la culture suivante. Par exemple, le trèfle rouge apporte entre 40,5 et 64 kg N/ha, permettant de réduire les apports d’azote minéral de 30 à 50 %.

Les légumineuses en interculture restituent généralement entre 30 et 50 kg N/ha, ce qui correspond à une économie directe de 51 à 85 €/ha (avec un prix moyen de 1,7 €/kg N). Certaines prairies temporaires peuvent restituer jusqu’à 100 kg N/ha, offrant un gain potentiel encore plus important.

2. Coûts d’implantation et rentabilité économique

L’implantation d’engrais verts entraîne des coûts, principalement liés aux semences et au travail du sol. Le trèfle incarnat semé sous couvert de céréales revient à environ 69 €/ha. Les mélanges de légumineuses et graminées coûtent entre 75 et 180 €/ha selon les espèces. En viticulture, le semis automnal sur tous les interrangs atteint jusqu'à 250 €/ha, avec un coût de destruction supplémentaire de 35 à 55 €/ha.

Malgré ces coûts, les engrais verts sont très rentables. En grandes cultures, le trèfle rouge génère un bénéfice net de +1 000 €/ha en conventionnel, et jusqu'à +1 300 €/ha en bio (prime comprise). Des espèces comme la moutarde ou le radis huileux permettent aussi une augmentation de marge brute de 45 à 75 €/ha.

3. Impacts positifs sur le rendement des cultures principales

Les effets des engrais verts sur le rendement des cultures suivantes sont bien documentés. Le blé cultivé après trèfle rouge bénéficie d’un gain de rendement de 10 à 15 %. Le maïs-grain montre une hausse de 8 à 12 % de rendement après des légumineuses, même sans apport d’azote minéral. En maraîchage biologique, les engrais verts permettent une augmentation de rendement allant jusqu’à 20 %.

4. Moins d’intrants chimiques, plus d’autonomie

Outre l’azote, les engrais verts contribuent à la fertilité globale du sol. Ils libèrent jusqu’à 50 kg de phosphore (P₂O₅) et 120 kg de potassium (K₂O) par hectare, permettant une réduction des achats d’engrais de fond de 25 à 60 €/ha. Ils ont également un rôle dans la lutte contre les adventices : en couvrant rapidement le sol, ils étouffent les mauvaises herbes, réduisant les besoins en herbicides d’un à deux passages par an, soit 30 à 60 €/ha d’économie.

5. Bénéfices écologiques : un atout à long terme

Les engrais verts présentent aussi des avantages environnementaux majeurs. Ils captent 30 à 50 kg N/ha en automne-hiver, limitant le lessivage et la pollution des nappes. Ils augmentent la matière organique du sol de 15 à 30 % en trois ans, améliorant la rétention d'eau et la structure. Le couvert permanent qu’ils assurent réduit également l’érosion hydrique et éolienne. Enfin, ils contribuent au stockage de carbone, à hauteur de 0,5 à 1,5 tonne éq. CO₂/ha/an.

6. Cas concrets et retour d’expérience

Des cas d’études illustrent ces bénéfices. Au Québec, un agriculteur a implanté du trèfle rouge en intercalaire pour un coût de 69 €/ha. Il a obtenu un gain de rendement de 12 % sur le maïs, soit +240 €/ha de valeur marchande, pour un bénéfice net de 171 €/ha. En France, un vigneron ayant mis en place un couvert végétal sur interrangs a économisé 100 €/ha sur les intrants et valorisé la santé des sols à hauteur de 50 €/ha/an, malgré un coût d’implantation de 285 €/ha.

Conclusion : une stratégie agronomique gagnante

Les engrais verts permettent de réduire les coûts d'engrais azotés de 30 à 60 %, d'économiser sur les engrais de fond et les herbicides, tout en améliorant les rendements et la résilience des systèmes de culture. Leur intégration dans les systèmes agricoles conventionnels ou biologiques est facilitée par des outils de pilotage comme TerraGrow. Notre logiciel de gestion agricole permet de planifier vos semis d’engrais verts, d’enregistrer les apports en nutriments et d’optimiser vos coûts. Avec TerraGrow, passez d’une vision intuitive à une gestion stratégique, écologique et rentable de votre fertilisation.

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