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Météo avril-mai 2025 : quelles conséquences sur les cultures céréalières ?

Météo avril-mai 2025 : quelles conséquences sur les cultures céréalières ?

Des conditions météo anormales et généralisées

Le printemps 2025 marque un tournant critique pour l'agriculture française, en particulier pour les cultures céréalières. Entre avril et mai, la France a enregistré une anomalie thermique moyenne de +1,3 °C par rapport aux normales saisonnières. Ce dépassement thermique s’est accompagné d’un déficit pluviométrique extrême, notamment dans le Sud-Ouest, la vallée du Rhône, le Centre et une partie de la Bourgogne, où certains départements n'ont reçu que 5 à 10 mm de pluie depuis début avril.

Parallèlement, l’ensoleillement a dépassé de 20 à 40 % la moyenne saisonnière, accentuant le stress hydrique. Ces conditions créent une situation agronomique explosive pour les grandes cultures, avec un impact direct sur les rendements, la phénologie des plantes et la qualité des récoltes.

Des impacts agricoles immédiats sur les céréales

Perte de rendement jusqu'à 40 %

Selon Euractiv, en 2022, la sécheresse aurait entraîné jusqu'à 40 % de pertes de rendement pour le blé dans les zones les plus touchées. Les cultures de céréales à paille (blé tendre, blé dur, orge, triticale) sont en effet très sensibles au déficit hydrique, en particulier lors des phases clés de montaison et de remplissage des grains, où les besoins en eau sont cruciaux pour la formation des épis et la qualité des grains.

D’après ARVALIS, une baisse de la teneur en eau du sol à moins de 40 % de la capacité de rétention peut entraîner une chute brutale du taux de fertilité des épis, une diminution du poids de mille grains (PMG) et des rendements à l'hectare divisés par deux dans les cas extrêmes.

Un développement végétatif compromis

Le développement des cultures est aussi perturbé phénologiquement : les fortes chaleurs accélèrent les cycles, raccourcissent les périodes de remplissage, et empêchent la pleine mobilisation des réserves photosynthétiques. Pour les semis précoces, le manque d’eau persistant a limité la levée, provoquant des parcelles très hétérogènes. Quant aux semis tardifs, s’ils ont parfois bénéficié de meilleures conditions en mars, leur poids dans la surface totale reste marginal.

Selon Agreste, la surface cultivée en céréales à paille en 2025 s'élève à 7 millions d’hectares, soit une hausse de 6 % sur un an. Mais cette augmentation ne suffira pas à compenser les pertes de rendement.

Qualité des récoltes en danger

Le stress hydrique réduit le PMG, diminue la concentration en protéines et provoque un remplissage incomplet des grains. La conséquence : des lots moins bien valorisés sur le marché, en particulier pour le blé tendre destiné à la panification. Selon les comptes publics, la qualité moyenne des récoltes françaises a chuté de 8 % lors des dernières années sèches.

Irrigation : arbitrages difficiles et inégalités d’accès

Face à l’urgence, l’irrigation devient cruciale mais reste une solution inégalement disponible. Les exploitants disposant de retenues collinaires ou de forages réglementés peuvent amorcer l’irrigation dès la montaison, mais cette pratique est coûteuse et soumise à des restrictions locales (arrêtés sécheresse).

Dans de nombreuses zones, l’arbitrage est cornélien : irriguer les parcelles de blé ou réserver l’eau pour le maïs fourrager indispensable à l’alimentation animale. Des témoignages relayés par Terre-net soulignent la difficulté à traiter les cultures de manière optimale : "Entre les fenêtres de traitement phytosanitaire réduites et les sols trop durs, beaucoup d'interventions sont annulées."

Une crise climatique de plus en plus structurelle

La situation de 2025 rappelle celle de 2022, où la production de blé français avait reculé de 12 %. Mais la récurrence des phénomènes rend la crise plus structurelle. Le scénario climatique pessimiste pour 2050 anticipe que 6,9 % des exploitations de blé tendre pourraient subir des pertes supérieures à 30 %, contre 4,3 % aujourd’hui, soit une hausse de 75 %.

Par ailleurs, les rendements stagnent depuis 2010, malgré les progrès génétiques et techniques. L’intensification de la variabilité climatique, en particulier les périodes de canicule précoces, remet en question la résilience des cultures actuelles.

Une dimension internationale : le Maroc et l’Algérie aussi en difficulté

La France n’est pas seule. Au Maroc, la campagne 2024-2025 est marquée par une reprise fragile : 35 millions de quintaux de céréales sont attendus (+12 % par rapport à l’année précédente), mais la moyenne pluriannuelle reste largement hors de portée [2]. En Algérie, des régions comme Tiaret et Bouira enregistrent déjà des sinistres importants sur le blé..

La sécheresse généralisée dans le pourtour méditerranéen inquiète la FAO, qui prévoit une tension prolongée sur les disponibilités mondiales en 2025.

Adapter rapidement l’agriculture au réchauffement climatique

L’année 2025 agit comme un véritable détonateur pour les grandes cultures. Les pertes de rendement, la qualité en baisse, les difficultés d’intervention et la variabilité météo croissante imposent une adaptation urgente. Cela passe par :

  • Une diversification des cultures et des calendriers
  • L’adoption de variétés plus résistantes au stress hydrique
  • L’investissement dans des outils d’aide à la décision comme TerraGrow, qui permettent de piloter finement l’arrosage, le semis et les traitements selon les modèles climatiques et les données du terrain

Cette transformation est d’autant plus cruciale que le changement climatique s’accélère et que les crises deviennent la norme. Pour les exploitants agricoles, 2025 doit être une année de réflexion, mais surtout d’action.

TerraGrow : piloter la performance économique en temps réel

En plus de ses fonctionnalités agronomiques, TerraGrow permet d’actualiser en permanence les prévisions financières de l’exploitation. Grâce à l’intégration des données météo, des cours des marchés agricoles et des rendements observés, les exploitants peuvent :

  • Visualiser l’impact économique direct des aléas climatiques sur leurs marges
  • Mettre en place des mécanismes de financement de la trésorerie, comme l’activation de lignes de crédit ou l’ajustement des échéances fournisseurs
  • Simuler différents scénarios de production pour anticiper les besoins de financement ou les pertes assurables

Ce pilotage en temps réel de la rentabilité de l’exploitation devient essentiel dans un contexte d’instabilité climatique. TerraGrow n’est pas seulement un outil de gestion technique : c’est un véritable assistant de décision stratégique, pour sécuriser l’avenir de l’exploitation face à la volatilité des saisons.