Moisson : Comment optimiser les coûts RH grâce à une gestion stratégique de la main-d’œuvre saisonnière
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Introduction
Chaque été, la moisson mobilise des milliers de saisonniers sur les exploitations françaises. Cette main-d’œuvre est essentielle, mais coûteuse. Jusqu'à 50 % des coûts de production dans certaines filières sont liés au travail humain. Dans ce contexte, optimiser les coûts RH est devenu une priorité pour les agriculteurs.
Le poids des saisonniers dans le secteur agricole
En France, la main-d’œuvre saisonnière représente 32 % des emplois agricoles, soit près de 87 500 ETP. Depuis 2000, le salariat agricole est en constante progression. En 2016, près d’un tiers des exploitations employaient des salariés. Cette tendance s’accompagne d’une professionnalisation du travail saisonnier, mais aussi d’une hausse des charges sociales et administratives.
Coûts réels d’un chantier de moisson
Le coût moyen d’un chantier de moisson est estimé à 98,60 €/ha. Dans ce total, la main-d’œuvre et les frais financiers représentent une part quasi équivalente. En optimisant l’organisation (grandes parcelles, moissonneuses bien utilisées), ce coût peut être réduit de 12,5 %, soit 86,30 €/ha. Un gain significatif quand on considère des centaines d’hectares moissonnés.
Les leviers pour réduire les coûts RH
1. Planification et anticipation
Anticiper les besoins permet d’éviter les recrutements de dernière minute et les heures supplémentaires. En analysant les données des campagnes précédentes, les exploitants peuvent déterminer précisément le nombre de saisonniers nécessaires et les périodes d’activité intense.
2. Formation et polyvalence
Former les saisonniers à plusieurs postes permet de limiter les effectifs et d’augmenter l’efficacité. Dans certaines exploitations maraîchères, cela permet de réduire la masse salariale de 20 à 30 %.
3. Outils de gestion numérique
Des logiciels comme TerraGrow permettent de planifier les plannings, suivre les heures réelles, gérer les fiches de paie et ajuster les ressources en temps réel. Cela réduit les erreurs et le temps administratif.
4. Flexibilité via l’intérim et l’externalisation
L’intérim permet une réactivité face aux pics d’activité, sans alourdir les charges RH. L’externalisation via les ETA ou les CUMA évite la gestion de personnel tout en bénéficiant de professionnels équipés.
5. Valorisation de l’offre d’emploi
Proposer des logements, des primes ou de bonnes conditions de travail aide à fidéliser les travailleurs saisonniers. Cela diminue les coûts de formation et de recrutement liés au turnover.
6. Utilisation des aides publiques
Le dispositif TO-DE permet une exonération partielle des cotisations sociales sur les bas salaires jusqu’à fin 2025. Cela représente une économie considérable pour les employeurs agricoles.
Tendances RH 2024-2025 : quels enjeux ?
Hausse des charges patronales
Les cotisations augmenteront de 2 à 6 % d’ici 2025. Il est donc crucial d’anticiper et de revoir sa stratégie RH.
Pénurie de main-d’œuvre
La réforme de l’assurance chômage a diminué l’attractivité des emplois saisonniers. Les exploitants doivent donc rendre leurs offres plus attractives et travailler sur la fidélisation.
Montée en puissance de l’automatisation
Les nouvelles technologies et la mécanisation permettent d’éviter certains postes manuels. La formation à ces outils sera clé pour optimiser les coûts RH.
Conclusion
Face à un contexte de hausse des charges et de rareté de la main-d’œuvre, les exploitants doivent repenser leur stratégie RH. Planification, formation, outils numériques, flexibilité, aides publiques et valorisation des conditions de travail sont autant de leviers pour réduire les coûts RH sans sacrifier la performance.