Agronomie
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Optimiser la logistique de la moisson : un levier méconnu de rentabilité

Introduction

Si l'on parle souvent des coûts d'intrants ou de mécanisation, la logistique reste un angle mort de la rentabilité agricole. Pourtant, la façon dont sont gérés les flux, le transport et le stockage pendant la moisson influe directement sur la marge nette de l'exploitation. Dans un contexte de tension économique, optimiser la logistique n’est plus un luxe mais une nécessité.

L’impact économique sous-estimé de la logistique

Les chiffres sont sans appel : la logistique peut représenter jusqu'à 30 % des coûts de la filière céréalière. L'utilisation de systèmes de gestion comme les TMS permet de réduire les coûts de transport de 10 à 30 %, en optimisant les tournées et en limitant les trajets à vide. La mutualisation des flux, comme le montre le projet PromusBox, permet de désengorger les routes, d'économiser jusqu'à 13 000 km et de baisser significativement les coûts et les émissions de CO2.

Un autre point névralgique est la gestion des stocks. Trop de fermes se retrouvent en situation de surstockage, ce qui peut représenter jusqu'à 10 % de leur chiffre d'affaires perdu. Une logistique fluide limite les retards de livraison, évite les pénalités contractuelles et favorise la rotation des produits.

Des outils technologiques pour transformer le terrain

Les logiciels de gestion d'entrepôt (WMS) sont des alliés précieux. Ils permettent de réduire les erreurs humaines à moins de 0,5 %, améliorant la traçabilité et la rotation des stocks. En intégrant des systèmes de planification automatisée, les chantiers de moisson deviennent plus fluides, avec des gains de temps allant jusqu'à 30 %.

Par ailleurs, l'usage de capteurs connectés (IoT) sur les machines permet de surveiller l'état du matériel en temps réel, évitant des pannes imprévues coûteuses pouvant aller jusqu'à 10 000 €/an. Ces technologies, bien que parfois coûteuses à l'achat, offrent un retour sur investissement rapide, notamment grâce aux aides proposées par les CUMA.

Cas pratiques : chiffres et expériences à l'appui

Des expériences de terrain illustrent parfaitement ces gains. Une exploitation céréalière en Bourgogne a ainsi réduit ses coûts logistiques de 22 %, soit 18 €/ha, grâce à un TMS, tout en augmentant sa marge brute de 12 %. Autre exemple, le regroupement logistique permis par PromusBox a permis de réduire de 40 % les trajets des producteurs et de libérer une journée de travail par semaine.

Les bénéfices ne sont pas qu'économiques. La mutualisation divise par deux les émissions de CO2, l’optimisation des tournées évite jusqu'à 1,2 tonne de CO2 par an pour une exploitation de 200 ha, et les agriculteurs dégagent plus de temps pour les tâches à forte valeur ajoutée.

Pourquoi ces solutions peinent encore à se généraliser

Malgré les bénéfices, des freins subsistent. Culturels d'abord : 60 % des agriculteurs hésitent à mutualiser leur logistique, par méfiance ou habitude. Financiers ensuite : l’investissement dans un TMS varie entre 5 000 et 15 000 €/an. Pourtant, des solutions existent : les CUMA subventionnent jusqu'à 50 % des coûts, et des modèles collaboratifs comme Moisson 2.0 montrent que la mutualisation permet de réduire les coûts fixes de 40 %.

Conclusion

L'optimisation logistique de la moisson est un gisement de rentabilité méconnu mais puissant. En s’appuyant sur des outils digitaux, une planification fine et des modèles collaboratifs, les exploitants peuvent espérer des économies de 10 à 30 %, tout en améliorant leurs conditions de travail et leur impact environnemental. Une transformation accessible, à condition d’oser changer ses pratiques.

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