Rentabilité de la production d'engrais organiques en 2025 : compost, lisier, digestat

Introduction

En 2025, la flambée des prix des engrais minéraux pousse de nombreux agriculteurs à se tourner vers les fertilisants organiques produits à la ferme : compost, digestat issu de la méthanisation, ou encore lisier traité. Ces solutions présentent non seulement un intérêt agronomique, mais aussi économique, à condition de bien maîtriser les coûts et le pilotage agronomique. Dans cet article, nous détaillons les statistiques clés et les facteurs de rentabilité liés à la production d'engrais organiques.

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1. Coûts de production et investissements

Le coût de production varie selon le type d’engrais organique et le niveau d’équipement de l’exploitation.

Pour le compostage à la ferme, les coûts sont compris entre 20 et 50 €/tonne (main-d’œuvre, retournement, broyage). Externaliser le service coûte entre 50 et 100 €/tonne.

Le digestat nécessite un traitement plus technique. La séparation de phases coûte environ 3,5 €/m³ (ex : lisier de porc). Un séparateur de phases coûte entre 20 000 et 150 000 € selon la capacité (1,5 à 5 m³/h). Toutefois, au-delà de 3 000 à 5 000 m³/an, la rentabilité s’améliore nettement.

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2. Gains économiques directs

La substitution des engrais minéraux est le premier levier économique.

1 m³ de digestat équivaut à environ 2,5 kg N, 1,2 kg P₂O₅, 4 kg K₂O, soit une économie de 50 à 150 €/ha/an selon les doses et les cultures.

Le compost, plus lent à agir, permet d’apporter 50 kg N/ha/an (évalués à 85 €) et 20 kg de P₂O₅/ha (valeur de 25 €). Le lisier traité présente un coefficient d’utilisation de l’azote 7 à 14 % plus élevé que le lisier brut, avec des gains allant jusqu’à 245 €/ha en foin.

Les coûts logistiques (transport, stockage, épandage) sont réduits de 15 à 50 % grâce à la concentration et à la proximité de l’utilisation.

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3. Impacts agronomiques

Les rendements avec digestat sont équivalents à ceux obtenus avec des engrais minéraux sur le blé, le maïs ou les fourrages. En agriculture biologique, le digestat et le compost génèrent même des hausses de rendement de 5 à 10 % en légumes.

Sur le plan de la santé des sols, les apports organiques permettent d’augmenter la teneur en matière organique de 0,1 à 0,3 %/an, améliorant la rétention d’eau et la structure.

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4. Rentabilité globale

Entre les économies d’engrais minéraux, les gains de rendement et les réductions logistiques, l’économie annuelle moyenne est de 100 à 300 €/ha. Le retour sur investissement se situe entre 4 et 7 ans pour une unité de méthanisation ou de compostage.

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5. Facteurs de succès

Les clés de la rentabilité incluent :

• Un volume suffisant (>3 000 m³/an)
• Des aides à l’investissement (20 à 40 %)
• Un pilotage agronomique précis (analyse de sol, modulation)
• Une valorisation locale du produit (ventes, usage propre)

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Conclusion

La production d’engrais organiques à la ferme n’est pas seulement un choix écologique, c’est une démarche économiquement rentable, qui permet de réduire les coûts, de gagner en autonomie et de répondre aux attentes réglementaires et sociétales. En 2025, dans un contexte où l’urée atteint 750 €/t, le recours au digestat ou au compost devient une stratégie gagnante pour préserver les marges agricoles.

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