Stockage à la ferme : levier stratégique pour rentabiliser votre moisson
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Introduction
Stocker ou vendre immédiatement après la récolte ? En agriculture, ce choix peut faire la différence entre rentabilité et pertes. En 2025, face à la volatilé des prix, aux aléas climatiques et à la pression sur les marges, le stockage à la ferme s’impose comme un levier déterminant pour améliorer la rentabilité de la moisson.
Stockage et rentabilité : quel lien direct ?
Le stockage à la ferme permet de décaler la vente et de profiter des hausses de prix post-récolte. En moyenne, il génère une plus-value de 20 à 22 €/t sur l’assolement, avec des pics à 15 €/t pour les céréales et jusqu'à 25 €/t pour le colza. Cette marge supplémentaire peut constituer l’essentiel du revenu en année difficile. Le stockage améliore aussi la trésorerie en permettant de caler les ventes sur les besoins financiers.
Coûts du stockage à la ferme
L’investissement initial (80 €/t pour une cellule ventilée) est compensé par des coûts de stockage faibles (5 à 15 €/t en moyenne). Une installation amortie permet de descendre à 5 €/t.
Les frais varient selon les opérations : nettoyage (1 à 1,5 €/t), triage (5 à 10 €/t), séchage (14 à 19 €/t), ventilation (0,7 €/t), réfrigération (0,5 à 4 €/t), désinsectisation (1 €/t). La taille des cellules, le poids spécifique du grain, et la segmentation influencent aussi le coût final.
Bénéfices secondaires du stockage
Le stockage améliore la logistique de récolte : pas d’attente aux silos, travail en continu, gain de temps et de carburant. Il permet aussi de mieux gérer la qualité (température, humidité, ventilation), ce qui ouvre l’accès à des primes qualité ou à des marchés plus rémunérateurs. Enfin, il réduit les pertes par parasites ou moisissures.
Adoption et tendance
En 2022, 53 % des agriculteurs stockaient du grain à la ferme. Cette proportion est en hausse, illustrant l’intérêt croissant pour l’autonomie et la gestion stratégique. Les coopératives elles-mêmes visent à doubler la part du stockage à la ferme dans leur collecte.
Limites et risques à surveiller
Un stockage mal géré peut entraîner des pertes qualitatives. Il implique aussi un investissement initial à bien calibrer et un coût régulier à maîtriser. Enfin, les marchés agricoles étant volatils, la vente différée n’offre pas toujours un gain supérieur au coût du stockage.
Conclusion
Stocker à la ferme, c’est reprendre la main sur la commercialisation, améliorer sa logistique, optimiser la qualité et doper la rentabilité de la moisson. Pour que ce levier soit efficace, il faut connaître ses coûts, bien gérer ses stocks et savoir saisir les bonnes opportunités de vente.